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Témoignage choc : le récit d’un shooting photo qui vire au cauchemar

 
Nous avons reçu il y a peu le récit d’une internaute qui nous a beaucoup touché. Nous souhaitions vous en faire part avec son accord afin que cette inacceptable expérience ne se renouvelle jamais, que vous partagiez ce témoignage à vos proches. Nous souhaitons informer de nouveau les futures modèles, professionnelles ou amatrices, que certains photographes profitent encore parfois de votre crédulité dans un but que nous qualifierons d’intolérable.
 
 
 
 
 
 

Photographe EVJF, Model Week, et bien d’autres agences de renom, ainsi que des photographes indépendants, lutteront sans relâche contre ces pratiques inacceptables. Nous ne tolèrerons aucun écart et nous battrons sans relâche, avec abnégation, pour le droit des modèles, des mannequins et des femmes en général.

 
 
 
Voici le récit de celle que, pour des raisons de respect de privacité, nous appellerons « Marie »:
 
 
 
recit choc
 
 
Bonjour, je vous écris pour vous faire part d’une histoire dont j’ai malheureusement été victime il y a trois ans de cela. Je sais que votre agence est appréciée par des milliers de femmes qui font appel à vous chaque année. C’est pourquoi j’espère que vous partagerez mon témoignage auprès de vos clientes, pour qu’elles puissent être informées des pratiques atroces de certains photographes. 
 
Je vis dans la région de Cholet, dans une ville que nous définirions plutôt comme un village. J’ai 21 ans et je m’appelle « Marie ». Je ne suis pas une citadine, je me définirais plutôt comme une fille de la campagne. Ce n’est pas pour autant que je ne suis pas femme et j’apprécie tout autant que les autres d’assumer ma féminité. Lors d’un séjour à Paris, lorsque j’avais 18 ans, j’ai été approchée à la sortie d’un grand magasin par un homme d’une cinquantaine d’année qui m’a d’abord complimentée sur ma tenue vestimentaire et sur mon allure. Plutôt flattée mais cependant sur mes gardes, je l’ai remercié et je ne me suis pas attardée. Il m’a cependant stoppée dans mon élan pour me donner sa carte en me disant qu’il était photographe et qu’il travaillait pour de nombreuses agences de mannequins, qu’il serait ravi de pouvoir faire un test de photo avec moi et me réaliser un book gratuitement.
 
Je l’ai remercié et j’ai pris sa carte poliment. Je dois vous dire honnêtement que je me suis sentie fière de cette attention particulière et que, même si on me complimente régulièrement sur mon physique, je ne m’attendais pas à rentrer dans les critères d’un photographe apparement reconnu. 
À mon retour dans le Maine et Loire, j’ai bien entendu raconté cette expérience à mes amies qui m’ont toutes poussée à tenter l’expérience. C’est vrai que c’était tentant. non pas que je rêve de devenir modèle mais avoir un book d’un bon photographe était très tentant. 
Après quelques jours de réflexion (je suis assez timide et me retrouver devant un objectif me faisait peur), je me suis lancée à le contacter. Après avoir tenté de le joindre en vain sur son téléphone, je suis allé sur son facebook (de vraies belles photos je dois dire) et je lui ai envoyé un MP. 
 
Quelques heures après il m’a répondu et nous avons communiqué via messenger pendant plusieurs jours sur le déroulé de la séance, les tenues, le maquillage, etc. Il me paraissait très professionnel et connaissait parfaitement son sujet. Je me suis sentie en confiance puis il m’a proposé de venir à Paris pour faire le shooting le week-end suivant. Je ne pouvais malheureusement pas trouver l’argent pour retourner à Paris en si peu de temps et j’ai du attendre deux mois avant de le recontacter pour lui dire que, enfin, j’étais disponible pour me rendre à Paris.  
 
Il m’a donné rendez-vous comme prévu devant un studio photo du 9ème arrondissement. Je l’ai retrouvé sur place à 15h un samedi. À mon arrivée il m’attendait et m’a annoncé que malheureusement le studio n’était pas disponible car un shooting de dernière minute pour une grande marque avait été prévu. Il m’a conforté en me disant que ce n’était pas un problême, qu’il y avait de nombreux studios disponibles dans ses contacts.  Il s’est éloigné pour passer un appel puis est revenu après seulement deux minutes pour me dire que c’était ok, que le studio qu’il partage avec un des ses collègue était disponible et que nous pouvions y aller. Nous avons à peine marcher 15 minutes pour se retrouver en bas d’un bel immeuble dans lequel se trouvait le studio. J’étais assez surprise de voir que c’était en fait un appartement meublé avec deux flashs photos dans la pièce principale. Je me sentais cependant en confiance car l’appartement était très beau et le photographe avait été très sympa sur le chemin qui menait au studio. Il m’a alors proposé un verre d’eau puis il m’a expliqué comment aller se dérouler la séance. Pour réaliser un book complet pour les agences, me disait-il, il faut être capable de leur proposer différents aspects de ma personnalité, au travers de poses et de tenues différentes. Cela me paru tout à fait normal. Il m’a alors demandé de lui montrer toutes les tenues que j’avais apportées et il m’a dit que nous choisirions ensemble lesquelles utiliser et dans quel ordre en fonction des photos que nous allions faire. Je lui ai alors montré tous mes vêtements puis nous avons choisi de commencer avec un pantalon blanc puis un chemisier noir un peu satiné. Il m’a proposé d’aller me changer dans la salle de bain et je me suis exécutée. 
 
à mon retour, les lumières étaient disposées et il m’a dit de me mettre au bord de la fenêtre, de dos, de regarder à l’extérieur puis de tourner la tète vers lui quand il me le dirait. Dès que j’ai pris la pose il m’a alors dit, d’un air assez sûr de lui, que si j’en avais un ce serait mieux de mettre un string plutôt qu’une culotte car celle-ci laissait une marque au travers de mon pantalon blanc. Je suis alors retourné dans la salle de bain pour changer de sous-vêtements. Je ne me sentais pas du tout à l’aise mais, au fur et à mesure de la séance, j’ai pris confiance. Il savait parfaitement me guider et il me montrait régulièrement les photos que je trouvais très belles. Je me suis changée 3 fois et à chaque nouvelle série nous choisissions un lieu différent. Je me sentais vraiment mise en valeur et il ne cessait de me dire que j’avais vraiment un énorme potentiel, que ça l’inspirait et qu’il était très fier d’avoir un modèle avec un si beau profil. J’étais aux anges.
 
Nous avons alors fait une pause pour aller prendre un café au bar d’en bas. Nous avons regardé les photos et il n’a cessé de me complimenter. Il m’a dit que cependant je devais un peu m’ouvrir et être un peu moins timide pour la deuxième partie de la session, qu’il fallait avoir un peu de confiance en soi pour poser en sous-vêtements. Il ne m’en avait alors jamais parlé jusqu’alors, ni lors de nos échanges sur facebook, ni lors de nos discussions. Je lui ai dit que je ne me sentais pas du tout à l’aise pour ce type de photos et que je préférais terminer la session avec deux autres tenues que nous n’avions pas encore utilisées. Il paru très déçu et entra alors dans un monologue sur le métier de modèle, les besoins des agences, qu’il fallait être fière de son corps, que tous les mannequins posent en sous-vêtement et qu’avec un tel potentiel je ne devais absolument pas avoir honte bien au contraire.
 
Il est vrai que des filles en sous-vêtements il y en a des milliers dans les revues ou sur les réseaux sociaux et j’ai réussi (ou plutôt il a réussi) à me convaincre que c’était tout à fait normal et que c’était , au delà du résultat, une très bonne expérience pour prendre confiance en moi. J’ai alors voulu paraitre mature et je lui dit que c’était ok, que je voulais bien faire quelques photos.
 
Nous sommes alors remontés au studio et encore une fois il a su me mettre à l’aise :  » Tu choisis les sous-vêtements que tu veux puis tu remets ton chemisier pour être plus à l’aise. Je me suis alors déshabillée dans la salle de bain puis j’ai pris quelques minutes pour souffler et me décider à sortir. Une fois dans le salon devant lui, je ne me sentais vraiment pas bien, je pense que c’est là que tout à commencé. J’ai commencé à penser que j’étais nulle de ne pas être à l’aise, que j’étais trop timide, qu’il fallait que je me force.
 
Nous avons de nouveau commencé la session devant la fenêtre, la lumière était très belle me disait-il et c’est vrai que les premières photos faites ici étaient superbes. Dès que nous avons terminé une série de photo il me montrait de nouveaux exemples de photos sur internet. J’ai petit à petit ouvert mon chemisier puis je l’ai retiré. Je me sentais toujours très gênée mais je m’habituais à cette sensation et il restait toujours très professionnel. 
 
Après environ 30 minutes , il m’a alors dit « maintenant que tu es à l’aise, il va falloir donner un peu plus de toi. Que tu poses plus sensuellement, que tu regardes l’objectif avec un regard plus profond, que tu saches utiliser tes mains pour mettre ton corps en valeur ». Je ne comprenais pas trop ce qu’il voulait dire et il reprit « Je vais t’aider ne t’inquiète pas ».
 
Nous avons alors commencé une nouvelle série, sur le canapé, c’est là qu’il s’est approché de moi et que je suis rentré pour la première fois en contact physique avec lui. « Cette main là tu la poses sur ta cuisse, comme ça, puis celle-ci sur ta poitrine » me dit-il tout en prenant mes mains et les posant sur mon corps. À chaque pose il touchait mes mains, mes avant-bras et les poser là où ce serait le plus photogénique. À chaque fois, je sentais le dos de ses mains toucher un peu plus mon corps, ses doigts frôlaient ma poitrine, l’intérieur de mes cuisses. C’est là que j’ai senti qu’il avait prit le dessus sur moi. Je ne pouvais plus rien lui dire. Toute l’attention qu’il avait portée à mon égard, toute son expérience et ses mots rassurants m’avaient tellement impressionnés que je l’avais, inconsciemment, idolâtré. Il était devenu un Dieu à qui je ne pouvais rien dire. Je me sentais très mal au fond de moi mais j’essayais encore de me convaincre que cela venait de moi, j’avais honte mais je ne savais plus de quoi. Il avait prit le dessus sur moi. 
Ces mains étaient alors de plus en plus présentes sur mon corps. Mon esprit lui, l’avait quitté. Il devenait de plus en plus exigeant et à un moment il s’est approché de moi et à posé ses deux mains sur mes seins en les bougeant de haut en bas et en disant « remonte moi un peut tout ça, tu es jeune, on doit voir que c’est ferme, que ça ne tombe pas ! ». Et là encore je m’exécutais. Un des derniers flashs dont je me souviens c’est ce moment où j’étais adossée contre le mur, debout, un pied posé sur la paroi, une main dans mes cheveux et l’autre le long de mes cuisses. Il s’est approché et m’a dit « si tu veux donner le meilleur de toi, le plus sensuel, tu dois te mettre en condition. Utilise ton corps et tes sens! Pose ta main là et commence à te caresser doucement, tu verras toute ta beauté et ta féminité vont ressurgir « . Sa main avait placé la mienne entre mes cuisses et il avait pris un de mes doigts avec lequel il faisait des petits mouvements circulaires au niveau de mon entre jambes. 
« Je vais t’aider me dit-il ». Et il mit sa main dans ma culotte puis…  Je suis incapable de dire combien de temps ça a duré mais je me souviens que je n’étais plus du tout maîtresse de mon corps. Mon esprit était effrayé et tous mes muscles tétanisés. Je ne sentais plus ma respiration et une effroyable douleur envahissait ma poitrine. Mes jambes n’existaient plus, mes mains étaient mortes, ma nuque totalement insensibilisée. J’avais l’impression d’être endormie, en train de faire un cauchemar mais j’étais incapable de me réveiller.
 
Pourtant le réveil sonna. Ce fut mon téléphone qui me sortit de ma léthargie. La sonnerie, l’idée que ce puisse être ma mère ou ma copine Anne chez qui je devais dormir le soir même me donna le courage de reprendre conscience et de le repousser violemment. 
 
Aussi incroyable que cela puis paraitre il ne paru pas du tout gêné. « Tu n’as pas réussi à te détendre ? » me demanda- t-il . Aucun mot ne put sortir de ma bouche et je couru jusque la salle de bain pour me rhabiller et ramasser toutes mes affaires. Tremblante, je fis tomber mon téléphone en me penchant pour le ramasser je découvris un petite caméra cachée sous l’évier. Voilà pourquoi il m’avait demandé de me mettre en string, pour être sûr que je me déshabillerai totalement dans la salle de bain. Apeurée et totalement perdue, je tentais de la décrocher mais en vain. Je pris toutes mes affaires et je sortis de la salle de bain. Je me souviens de le voir tranquillement assis sur le canapé, son appareil photo dans les mains. Il m’a regardé et m’a dit « Mais qu’est ce que tu fais ? Assis toi, viens voir le super boulot qu’on a fait, les photos sont magnifiques ».
 
Je me suis retournée, j’ai ouvert la porte et j’ai dévalé les 3 étages le plus rapidement possible. Ce n’est qu’une fois assise dans le métro que je me suis sentie en sécurité. Toutes les images me revenaient en tête, la sensation de ses mains sur mon corps, la douleur dans ma poitrine à cause des battements de mon coeur, ma tête qui tournait. À peine sortie du métro, je me suis mise à vomir. Je suis tombée à genoux. Le soleil frappait le haut de mon crâne et la chaleur enveloppait tout mon corps. Je ne savais plus où j’étais, ce qui m’arrivait, si je rêvais ou non. 
 
Une dame m’a aidé et à me relever et m’a assise sur un banc. J’ai appelé Anne qui est venue me chercher. Je n’ai pas été capable de parler durant tout le trajet qui nous mena chez elle. Une fois arrivées là-bas, nous nous sommes assises sur le canapé mais malgré son insistance, je n’ai pas été capable de lui dire la vérité. J’ai feins d’être malade et d’avoir de la fièvre et de devoir prendre une douche. Après cela je me suis mise au lit et j’y suis restée jusqu’au lendemain matin.
 
 
Depuis ce jour et jusqu’à il a y a environ 3 mois, j’avais honte et je ne pouvais parler de cette histoire à personne. C’est en lisant le témoignage d’autres filles à qui ces choses sont arrivées que j’ai pris mon courage à deux mains pour en parler d’abord à mes amies puis à ma mère. Aujourd’hui je n’ai toujours pas conscience de la réalité. J’ai toujours un doute quant à ma responsabilité dans cette histoire. Est-ce ma faute ? Ai-je accepté l’inacceptable ce qui a fait que je me suis retrouvé dans cette situation? Au contraire n’ai-je pas trop dramatisé cette histoire qui en fait est peut-être banale? Bref, ce qui devait être un expérience pour prendre confiance en moi n’a eu comme résultat que de perdre toute notion de sécurité et d’assurance.
 
À toi, celui qui me lira et qui se reconnaitra.
 
Marie
 
 
Nous remercions « Marie » pour ce témoignage et remercions toutes celles et ceux qui partageront cette histoire ou la relateront à leurs proches. N’hésitez pas à nous faire part de vos expériences similaires, nous ne manquerons pas de les partager, en espérant qu’elles soient peu nombreuses car ce comportement nous le répétons, est INACCEPTABLE. Malheureusement à notre petit niveau, relayer vos expériences n’aura que pour but d’éveiller les consciences et nous vous encourageons vivement à dénoncer auprès de la police et des autorités compétentes les actes de ces affreux personnages qui entachent le beau métier de photographe.
 
Merci Marie !